Chronique des Mondes Emergents

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Ce siècle est à la barre et je suis son témoin. Victor Hugo [L'Année terrible (1872)]

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    Les idées fausses ça suffit! (sur la Sécurité sociale et la santé en France)

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    Messages : 123
    Date d'inscription : 12/05/2014

    Les idées fausses ça suffit! (sur la Sécurité sociale et la santé en France) Empty Les idées fausses ça suffit! (sur la Sécurité sociale et la santé en France)

    Message par Admin Mer 11 Juin - 11:07

    #France #préjugé #atdquartmonde #mirie #pauvreté #minimasociaux #2014 #sécu #sécuritésociale #santé #précarité #austérité #fraude #rsa #cmu #insee #chômage
    ATD Quart Monde et la MRIE, Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion en Rhône-Alpes.
    Les idées fausses ça suffit! (sur la Pauvreté et les minima sociaux en France) https://chroniquemondesemerg.forumgratuit.be/t70-les-idees-fausses-ca-suffit-pauvrete-et-minima-sociaux-en-france#70
    Les idées fausses ça suffit! (sur le travail, le chômage & le retraite en France) https://chroniquemondesemerg.forumgratuit.be/t71-les-idees-fausses-ca-suffit-travail-chomage-retraite-en-france
    Les idées fausses ça suffit! (sur le logement en France)
    https://chroniquemondesemerg.forumgratuit.be/t72-les-idees-fausses-ca-suffit-sur-le-logement-en-france#72

    5) Sur la Sécurité sociale et la santé

    Les idées fausses ça suffit! (sur la Sécurité sociale et la santé en France) Carte_10
    (Crédit photo: www.histocollege.fr)

    « Les pauvres sont des fraudeurs. »
    Faux. Il ne s’agit pas de nier la fraude aux prestations sociales, ni la nécessité de lutter contre elle. Mais elle est faible par rapport aux autres types de fraudes, auxquels les discours stigmatisants s’intéressent beaucoup moins.

    Précisons que les différents types de fraudes évoqués dans les tableaux suivants peuvent être le fait de n’importe quel citoyen, sauf la fraude au RSA qui concerne principalement les personnes ayant des ressources très faibles.

    Les idées fausses ça suffit! (sur la Sécurité sociale et la santé en France) Fraude10
    (Crédit: ATD Quart Monde et la MRIE)

    60 millions d’euros de fraude au RSA en 2009 pour environ deux millions de bénéficiaires, cela représente en moyenne 30 euros par personne et par an. « La fraude des pauvres est une pauvre fraude » , estime le Conseil d’État en février 2011 (entretiens « Fraude et protection sociale » publiés dans la revue Droit social n°5, mai 2011).

    Dernier point : en face de ces 4 milliards de fraude estimée aux prestations sociales, alignons les montants estimés des non-recours à ces mêmes prestations : 5,3 milliards pour le RSA, 4,7 milliards pour les prestations familiales et le logement, 828 millions pour l’allocation personnalisée d’autonomie (APA)…, soit, au total, environ 11 milliards « économisés » chaque année par l’État parce que, pour différentes raisons, une partie des personnes qui ont droit à ces prestations ne les sollicitent pas (source : L’envers de la « fraude sociale ». Le scandale du non-recours aux droits sociaux, publié par l’Odenore aux éditions La Découverte en 2012). Au bout du compte, malgré la fraude, l’État est donc gagnant d’environ 7 milliards d’euros à l’année sur les prestations sociales ! Les « discours [stigmatisants sur la fraude sociale des particuliers] ont pour effet de culpabiliser les ayants droit, entraînant ainsi des non-recours et donc des non-dépenses », estime l’Odenore, qui ajoute : « Mais quel est donc l’horizon recherché dès lors que les discours sur la fraude instillent l’idée que, si ces prestations ne relèvent pas d’un droit – parce qu’elles sont forcément soumises à des abus ou des fraudes –, les prélèvements qui les financent ne peuvent être considérés comme un devoir ? » (idem, pages 37 et 42).

    « Les bénéficiaires de la CMU en profitent pour faire des soins de confort dont ils n’ont pas vraiment besoin »
    Faux. Leur consommation de soins est légèrement supérieure, mais c’est parce que leur état de santé est moins bon.

    Dans l’article « L’impact de la CMU sur la consommation individuelle de soins » (revue Études et résultats de la DREES, n°229, mars 2003), le chercheur Denis Raynaud observe que les dépenses de soins moyennes s’établissent en 2000 à 1 627 € pour les bénéficiaires de la CMU, soit 13% de plus que pour d’autres personnes assurées au régime général (1 443 €). les premières étant un peu plus jeunes en moyenne que les secondes, si l’on compare à âge équivalent, cet écart atteint 30%, mais il s’explique principalement par un état de santé moins bon chez les bénéficiaires de la CMU et non par une consommation de soins injustifiée. À état de santé égal, les dépenses des bénéficiaires de la CMU ne sont supérieures que de 14% à celles des autres assurés complémentaires pour les dépenses sans hospitalisation, et semblables pour les dépenses hospitalières.

    « Grâce à la CMU, tout le monde a accès aux soins. »
    Faux.

    Dans son rapport d’activité 2009, le Fonds CMU estimait que 29% des bénéficiaires du RSA socle n’avaient pas accès à la CMU (couverture maladie universelle). Pour l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS), le taux de non-recours est de 70%. Par ailleurs, 22% des bénéficiaires de la CMU-C renoncent à des soins pour des raisons financières, alors qu’ils sont 15% parmi les bénéficiaires d’une mutuelle privée.
    Par ailleurs, lorsque l’on est pris en charge par la CMU, on est parfois confronté à des refus de soins de la part de certains professionnels de santé. Selon le Fonds CMU, un quart des médecins refusent des patients bénéficiaires de la CMU. Ce taux est plus élevé chez les dentistes (32%), les ophtalmologues (31%), généralistes et gynécologues de secteur 2 à honoraires libres : respectivement 33% et 40% (source : « Refus de soins : le testing 2009 », Fonds CMU, 2009).

    Conséquence de ces inégalités face à la prévention et aux soins : à la fin des années 1990, un ouvrier ayant 35 ans vivra encore en moyenne 39 ans, un cadre 46 ans et un chômeur 28 ans. Ces inégalités d’espérance de vie sont croissantes en France (source : Monteil C., Robert-Bobée I., 2005, « Les différences sociales de mortalité : en augmentation chez les hommes, stables chez les femmes », dans revue Insee Première).















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