Chronique des Mondes Emergents

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Ce siècle est à la barre et je suis son témoin. Victor Hugo [L'Année terrible (1872)]

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    Lettre ouverte à mes contemporains (C'est à dire à personne)

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    Messages : 123
    Date d'inscription : 12/05/2014

    Lettre ouverte à mes contemporains (C'est à dire à personne) Empty Lettre ouverte à mes contemporains (C'est à dire à personne)

    Message par Admin Jeu 12 Juin - 18:38

    Chers contemplatifs de l'effroi,
    Chers additifs sociaux,
    Chers spectres qui balbutiez des ergots d'humanité,
    Chers consommateurs de la citoyenneté accréditée,

    Lettre ouverte à mes contemporains (C'est à dire à personne) Foule10
    (Crédit photo: www.horizonslointains.fr)

    banquiers et multinationales ont asséché la société et, comme Attila, là où ils posent le pied plus rien ne pousse.
    Des nations entières sont jetées à la rue, des patrimoines historiques de première importance anéantis, des patrimoines naturels défrichés avant d'être déchiffrés, déchiquetés et vendus avant que d'être respectés et reconnus, des banques alimentaires liquéfiées, des humains désincarnés sous la botte allemande qui, refusant d'honorer ses propres dettes, continue à piller à l'échelle du continent.
    Ces enragés ne sont pas bridés, ils sont encouragés par la lâcheté et le laisser faire du tout venant.
    Les eurodéputés ne paient aucun impôt. En plus de tout le reste, mille milliards d'euros se sont évaporés. Sans le moindre contrôle. Vous laissez faire.

    Quelle est la réponse de notre gouvernement?
    Il s'octroie une année sabbatique et arrose les banques de milliards.
    Au plus flagrant mépris de sa population, de ses besoins réels, crachant sur l'éducation de vos enfants, la santé de nos aînés, la culture et le social, il augmente son salaire et ses avantages. Vous laissez faire.
    Milquet, à peine auto promue ministre de l'intérieur, fait protéger par la police une milice néonazie privée et étrangère venue casser une grève, et quelques ouvriers. La police les reconduira gentiment à la frontière allemande. Vous laissez faire. Nulle poursuite, l'enquête est empêchée, ni contre cette milice ni contre ses commanditaires qui ont pourtant pignon sur rue en Belgique. La police refuse d'enregistrer les plaintes, déniant tout droit de justice aux ouvriers. Vous laissez faire.

    Vos sœurs et frères s'indignent, désespérés, relèvent la tête pacifiquement. Ils sont gazés, matraqués, emprisonnés. Vous laissez faire. Les merdias n'en parlent pas sinon pour dénaturer les mouvements et les revendications, souligner les violences en les retournant contre les manifestants. Vous laissez faire. Vous vous gavez des médias populaires aux bottes, complices actifs, silencieux sur les enjeux et la réalité du monde actuel, rien sur l'Islande par exemple. Vous laissez faire.

    Sans doute direz-vous, comme dans les années d'après guerre "on ne savait pas!" Mais à l'heure d'internet et du tout communicant, vous ne vous croyez même pas vous-même! Celles et ceux qui résistent, qui se veulent vivants, vous les sacrifiez en un clin d’œil (qui ressemble furieusement à celui du dernier homme de Nietzsche, tiens, un allemand!). Rien ne doit déranger votre pitoyable confort!

    La situation s'empire! Après avoir pillé le Sud, l'Europe ferme ses frontières, emprisonnant ses troupeaux d'extatiques extasiés et refoulant, dégorgeant celles et ceux dont la maison brûle. Mais ailleurs, alors ça va...

    Quelle est la réponse de notre gouvernement?
    Le gouvernement socialiste a choisi pour plaire aux banques, et contre toute logique, de jeter à la rue des milliers de personnes, tout en interdisant la mendicité qui "vérole" nos artères commerciales, de couper les vivres à la moitié des chômeurs. Le chômage frappe et meurtrit chaque famille. Le gouvernement se dépouille des victimes, non de la maladie qu'il attise en sacrifiant des milliards sur l'autel de leur dieu financier. La seule politique d'emploi depuis des décennies est la traque au chômeur, crachoir universel après l'étranger, propageant la haine et le rejet. Mais séduisant les gestionnaires de multinationales. Vous laissez faire.

    Notre gouvernement engraisse de plusieurs milliards les multinationales, très souvent américaines, les délivre de l'impôt et s'emploie à les libérer de toute obligation sociale. Même les CDI sont revus à la baisse. Vous laissez faire.

    Il n'y a plus de capitaine d'industrie, il n'y a plus de créateurs d'entreprises. Les multinationales reçoivent des primes même quand elles licencient en masse. Pourquoi s'en priveraient-elles? Il n'y a plus que des gestionnaires, des avocats. Des actionnaires et un peuple épris de soumission. Le seul secteur créateur d'emplois est celui des indépendants, des TPE et des PME, qui sont étouffés à la racine sous les charges et les papiers. Les régénérateurs d'emplois sont voués à l'impossible. Vous laissez faire.

    Cohérent avec lui-même, le gouvernement belge ne règle aucun problème réel et achète pour plus de cent millions d'euros d'armes lourdes. Pourquoi?

    Vos seules inquiétudes ne sont pas l'avenir de vos enfants, la santé de vos aînés, ou les 150 nouveaux précaires par mois, non, vous, vous piaillez aux soldes et au carnaval, vous picorez les plaisirs dérisoires du foot et des réveillons. Mais vous ne vous réveillez jamais!

    Vous n'êtes pas, vous n'êtes rien. Vous suez la soumission, sacrifiez à votre médiocrité vos proches et vos enfants. Vous consommez et sommez les cons à devenir vos clones pathétiques et arrogants d'autosuffisance. Rien ne doit jamais transpirer, rien ne doit vous déranger! Vous ne pardonnez jamais le bien que l'on vous fait. Ceux qui tentent de vous alarmer, de vous aider, vous les placez en quarantaine, les taxez de populisme, les éclaboussez de votre bonne conscience factice et puérile.

    Vous abdiquez votre vie, préférant l'infantilisation éternelle. Vous n'exigez que le superflu. La facilité. Vous déléguez votre vie à d'autres, aux politiques, les chargez de réfléchir à votre place, et de tout régler pour vous. Vous pestez bien parfois, arrogant devant votre bière, pour vous donner l'illusion d'exister encore, mais sans même y croire vous-même. Ne vous y trompez pas: les magouilles vous sont insupportables, mais si vous étiez à la place du truand breveté, vous feriez pareil, sinon pire. La politique a phagocyté le politique.
    Voilà le vrai assistanat, voilà la réelle infamie.

    Vous ne méritez pas mon mépris, mais vous méritez amplement cette molle dictature qui frappe à la porte.

    Vous n'êtes rien, vous existez. Vous ne vivez pas, vous fonctionnez, dérisoire et superflu. Interchangeable puisque simple machine à acheter. Vous avez, oui, mais de moins en moins. Mais pourtant vous avez encore. Et voulez encore plus. Vos biens vous possèdent et vous ne vous possédez même pas vous-mêmes. Votre vie est sous dépôt, votre vie est assurée, votre santé aussi. Votre maison est sous crédit sinon sous hypothèque. Même l'amour est sous contrat. Et vos plaisirs sous condition. Comme votre air. Oui, vous avez, vous vous répandez, vous amassez. Vous êtes même à la ramasse.

    Mais vous n'avez pas l'essentiel: la dignité, la spontanéité généreuse, le don de vous émerveiller sans arrière pensée, le sens et le but, la liberté... Non, vous les avez soldées à très bon compte, contre votre prétendu confort qui prend eau de partout. Vous n'avez même pas le droit de vous plaindre, puisque vous avez exactement ce que vous désirez.

      La date/heure actuelle est Dim 19 Mai - 20:09