Chronique des Mondes Emergents

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Ce siècle est à la barre et je suis son témoin. Victor Hugo [L'Année terrible (1872)]

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      Petit précis pratique de taxidermie humaine

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      Messages : 123
      Date d'inscription : 12/05/2014

      Petit précis pratique de taxidermie humaine Empty Petit précis pratique de taxidermie humaine

      Message par Admin Jeu 12 Juin - 19:12

      Désormais, l’homme n’est plus.
      Ce n’est pas de l’amertume, simple constat. Sa compagne, la femme, elle, est en germes. Ses bourgeons sont flétris, la rosée est acide. L’humanité même se dilue dans des approximations qui ont perdu toute direction, tout bon sens, et toute logique. Pour retarder l’évaporation des âmes, les hommes ont fui leurs passions, la vapeur de la Vie, pour se réfugier dans le froid des caveaux du cœur. Mais rien n’y fit.


      Petit précis pratique de taxidermie humaine Nuit_f10
      (Crédit photo: board.fr.metin2.gameforge.com)

      Échographie
      En ces temps-là, on avait laissé beaucoup trop faire les choses. Pardonner, puis tolérer à force de « vous devez bien comprendre que... », puis normaliser, avant de révérer enfin l’innommable innombrable : destruction de soi d’abord (par les sciences du mental par exemple), puis des familles, des cités, des villes, des continents entiers ! Cette contamination de lâcheté et d’abandon avait rogné tous les échelons de nos civilisations : nourriture, éducation, terre, travail...

      Personne n’a jamais osé freiner cette frénésie de couardise et d’irresponsabilité. L’agressivité gratuite en guise de réponse, et la perversité la plus porteuse en terme d’image ne parvenait déjà plus à secouer les rares consciences avachies sur canapé de ces boxeurs KO debout que nous étions tous devenus. « Perte de repère », disait-on alors pour nous soulager. Digestion de coups, perte de contrôle... Le verrou a sauté, la porte s’est entrebâillée...
      Puis d’un coup tout s’est accéléré.

      Biopsie
      Bill Gates a métamorphosé le monde en une chape de plomb posée sur un espace clos et fusionnel, synthétique, artificiel que personne avant lui, dans toute l’histoire connue des hommes, n’avait jamais osé rêver... Cette victoire immense pour laquelle, pourtant, il n’obtint jamais le Prix Nobel, s’appelait ordinateur, Internet, réalité virtuelle mise à la disposition de tout un chacun. Plus tard, il fera un rêve encore plus incroyable ! Sauver la vie réelle ! Le fou, le pauvre fou ! Sa fondation financera un sanctuaire perdu au milieu d’un océan de glace, « l’Arche de Noé verte ». Elle répertorie tous les tubercules, bulbes, oignons, graines... de chaque espèce végétale cataloguée. Dans un grand défi au silence...


      « Alors parut un Royes de grande frayeur... »
      La première puissance économique, et culturelle, à vocation hégémonique, les États-Unis d’Amérique, était alors sous le joug volontaire d’un fanatique stupide et cocaïnomane, Georges W. Bush. Ils n’avaient pas encore élu le Père qui allait redonner espoir à toute une planète... Le moment était historique, ils s’en gargarisaient mais... Pour l’heure, si sa première élection avait été contestée, la seconde marquée par l’épouvantail du terrorisme l’a porté à la présidence. De toute l’histoire de ce pays, jamais président n’avait recueilli autant de suffrages ! Poussé dans le dos par son allié objectif Bin Laden...

      Bush instaura dés lors une nouvelle ère de terreur planétaire en poussant l’innovation à traquer un ennemi universel et invisible, caché partout et où chacun devient potentiellement un ennemi très dangereux puisque n’hésitant pas à sublimer le sacrifice de ses propres enfants. Cette armée informelle de lâches terroristes avait pour seul chef désigné Bin Laden, accédant ainsi au statut tacite d’ennemi du genre humain.

      Ce pays n’a jamais concentré autant d’avancées technologiques, de fulgurances scientifiques... pour servir une paranoïa exécrable et sans partage, jusqu’au Patriot Act. Jusqu’à ce crétin notoire !

      Il agissait en l’espèce comme un gigantesque trou noir dont l’indécrottable arrogance et l’incroyable agressivité tendait à masquer une existence par procuration. Un rôle qu’il n’assumait que par déplaisir, pour satisfaire sa mère en bon fils qu’il voulait être.

      Incubation
      Rarement des états dépensèrent autant tout en étant autant endettés ! Les États-Unis empruntaient en 2006, $US 800 milliards l’an dont $US 4 milliards semaine pour financer leur tentative de pacification en Irak. Tout ça pour recevoir deux godillots en pleine tronche, franchement ! A l’intérieur, l’emprunt personnel moyen de chaque concitoyen américain s’élève à $US 20.000 ! Un tiers des prêts immobiliers américains de retrouvent en Asie, principalement en Chine. Pourtant leur économie chancelle, à l’exemple du secteur automobile. À Détroit, 20.000 pertes d’emplois l’an. Ford chiffre à 38.000 chômeurs son activité, ce qui plafonne à 50% de son effectif. Cela n’est rien : la crise ne viendra qu’après ! Les responsables jouent en Bourse les emprunts pour les indemnités. Les classes moyennes, sur le point d’éclater, perdirent 30% de leur pouvoir d’achat en 30 ans ! Le plus grave n’est-il pas que perdre son travail signe du même coup la perte de la sécurité sociale ? ... Et l’impossibilité d’en retrouver une. Notez que 50 millions de fils de l’Oncle SAM vivent sans couverture sociale ! Une cloque de pu sur le point d’exploser en plein visage du capitalisme triomphant ! A tout moment ! Et, là encore, sans le moindre garde-fou !

      Lorsque les membres sont fatigués et les rêves douloureux, toute intrusion extérieure est perçue comme offensante ou blessante. La parano règne en maître. Tout dialogue, toute tentative de retour au réel est impossible. Alors, le rêve américain s’érige en seule échappatoire possible. La question de la viabilité n’est pas de mise. Il faut absolument gagner du temps, essayer de faire reculer l’inévitable échéance. Une telle puissance n’admettra jamais de subir son destin, alors il faut foncer. Que tout s’accélère ! Telle est, en substance, la fable inique, le plat gélatineux et multicolore que ses autorités servirent à un peuple de conquérants névrosés devenus aussi avachis qu’un troupeau de vaches folles !


      Contagion
      Sauf qu’ici pas le moindre Messie, enfin ils arrivent par wagons entiers des quatre coins de la Terre, Plus avides de pognon et de pogroms que de lumière ! L’Amérique finançait sa colique irakienne en empruntant $US 1 milliard chaque mois !... à la Chine ! Ce qui faisait du dernier paradis stalinien le dealer de fantasmes le plus important de l’Oncle SAM. Près de $US 12 milliards l’an ! Voilà la bombe monétaire externe qui avait tout pour devenir un Hiroshima financier ! Cette alliance contre-nature, entre les USA et le dragon communiste, qui n’a jamais eu besoin de quiconque pour comprendre l’importance d’allier libéralisme de marché et communisme d’état, était vouée bien entendu à se métamorphoser en aube sanglante et déjà crépusculaire.

      ... Les dirigeants US applaudirent à cet accord, oublieux de ce tragique volteface de l’Histoire. L’URSS décapitée, la plus grande nation libérale survivait par ce seul soutien de l’ennemi d’hier. Le péril jaune...

      Ainsi pendant que les adversaires festoyaient ensemble à cette orgie de chacals, l’Empire du Milieu préparait les JO et ne pouvait se permettre de prêter le flanc à la sempiternelle question des Droits humains. Il pouvait compter sur son puissant allié occidental pour le porter en gloire, faire de cette fête la célébration de son entrée comme première puissance économique au monde. Il fallait que la consécration fut sans tache. Il fallait donc que Bush joue son rôle. Même si Steven Spielberg a lavé l’honneur des States en refusant cette mascarade sanglante.

      Mort clinique du « Père »
      Et l’homme est redevenu humain. Il a retrouvé le goût du sang...

      Il ne l’avait jamais perdu en fait. Le dragon chinois avait déjà la panse en putréfaction. Un chancre titanesque comptait bien sur les mêmes Jeux Olympiques pour retrouver liberté et joie de vivre. Le Tibet. Envahi en 1959, ce n’est qu’après un demi-siècle que ce pays des brumes sort de sa léthargie. La conscience planétaire assistait à son douloureux réveil. 40% des richesses naturelles chinoises, 30% de la superficie totale de l’Empire étaient détenus dans cet écrin de montagnes oublié. De même que tous les grands fleuves sacrés d’Asie ! Or, l’eau est l’enjeu premier du millénaire balbutiant.

      Le Tibet en mal de reconnaissance, c’est toute la région -Laddakh, Mustang... et jusqu’à Taïwan- qui se retrouve à sonner aux urgences pour un accouchement délicat.

      En effet ! La Chine et ses voisins risquent l’incendie. Et donc les States aussi ! L’influence de cette centrale d’énergie spirituelle est gigantesque ! Ses tentacules avaient sillonné le XXe siècle traçant profondément son empreinte étincelante depuis les premiers frimas accouchant le plus effroyable torrent sataniste du dernier siècle européen, par le nazisme et ses confluents... Qui fut sans doute le tournant politique le plus incisif du vieux continent ! ... Jusqu’au zoning industriel qu’est devenu Hollywood... plongeant même jusqu’au cœur de la dernière dynastie chinoise, celle des Mandchous !
      Et le Tibet avait donc décidé de faire ses premiers pas sur la piste de danse après sa lente et longue convalescence...

      Humanité, dernier inventaire avant fermeture définitive
      Par la pire des lâchetés, celle de l’ignorance, à tout instant et à tout propos, la société, les civilisations, les croyances, l’économie, l’instantané puisqu’il n’est plus question d’histoire, le surgelé culturel et cultuel, jusqu’aux bases mêmes du corps humain terrestre prenaient eau de partout. Avec indifférence. Ou jubilation.

      La grande malédiction de l’homme étant sa biologie, il lui suffit d’en changer ! D’abord, par des assauts répétés à son environnement, puis à son alimentation, enfin par voie génétique. Depuis la chirurgie réparatrice jusqu’à la manipulation des gênes, des gens et des foules. Perdant sa signature chromosomique, il peut enfin devenir dieu. Et se proclamer comme tel. C’est flatteur. C’est alors qu’il refuse tout lien avec son patrimoine naturel. Toute identité biologique. Il n’est plus animal.

      Il a dix ans pour inverser la marche de son monde. Il est trop tard. Je le sais à présent.

      Les hommes se sont perdus à eux-mêmes, en s’arrachant leur mémoire et celle de leurs origines. Dorénavant, toute avancée est régression. Tout progrès scientifique embraserait dans le même temps l’essence même de l’humanité. Enfin, ce qu’il en reste...

      C’est l’héritage de Caïn.
      C’est aussi la Voie du Guerrier. Mais qui la pratique encore ?
      Que les morts enfin se lèvent et délaissent leurs caveaux de lumière pour engloutir les cités assoupies !



        La date/heure actuelle est Dim 19 Mai - 19:27