La fonte des pôles irréversible, de nouvelles voies commerciales immergent

«Comment résumer 28 ans de changements à la surface de la Terre en quelques secondes[/b]ⁱ ? Grâce aux images de Landsat. Avec l'aide de la NASA, du TIME et l'US Geological Survey, Google a dé­voilé les images de plusieurs régions terrestres, prises sur plus d'un quart de siècle.
Depuis 2009, Google travaille en collaboration avec l'USGS pour rendre ces archives accessibles au public, en ligne. Grâce à la technologie du Google Earth Engine, plus de 2.068.467 d'images ont été restaurées et mises en ligne, pour toutes les années depuis 1984, et pour chaque endroit de la Terre. Les principaux acteurs de cette Timeline espèrent que cela servira à informer la commu­nauté internationale sur l'impact de la vie humaine sur la planète. "Nous pensons qu'il est impor­tant que les gens puissent accéder gratuitement à ce genre d'information qui donne une bonne image de l'impact de l'Homme sur la Terre", déclare Nathan Tyler, porte-parole de Google, à Tech­NewsWorld.

EN 5 ANS, 30% DE L'ANTARCTIQUE A FONDU, AU RYTHME DE 12 GIGATONNES DE GLACE PAR AN
« La fonte des glaces de la partie ouest de l'Antarctique est irréversible : telle est la conclusion d'une étude menée par des chercheurs de la Nasa et de l'université d'Irvine (Californie) et qu'ils viennent de publier dans la revue Geophysical Research Lettersⁱⁱ » nous informe le Nouvel Obsⁱⁱⁱ du 12 mai 2014. « Même conclusion pour l'étude menée par des chercheurs de l'université de Wa­shington^iv, pour qui cette fonte pourrait s'étaler sur une échelle de temps allant de 200 ans à 1.000 ans pour l'hypothèse la plus optimiste. »
« Une augmentation de 3°C seulement au cours des deux prochains millénaires pourrait provo­quer, à terme, une crue si conséquentes que ­136 sites – sur les 720 recensés – du patrimoine mondial de l’humanité disparaîtraient, rapporte Benoît Dubos, de Planet.fr^v qui contextualise. « Une perte minime face aux retombées démographiques. En effet, dans cette hypothèse, 7% de la population se retrouverait sans terres. Douze pays perdraient par ailleurs jusqu’à la moitié de leur territoire. Anders Levermann, de l’Institut de Postdam pour la recherche des impacts clima­tiques, indique par ailleurs que le moindre degré supplémentaire pourrait voir le niveau des eaux monter de deux mètres. »  Le journaliste égrène quelques noms retenus : la statue de la Liberté, Gorée, Rhodes, Goa, la Tour de Londres, Pompéi, la tour de Pise, Venise, Naples, Brême, Ham­bourg, le Mont Saint-Michel, le Havre, le port de la Lune de Bordeaux, les arènes d’Arles et la cité médiévale de Saint-Emilion... « A tel point que l’Unesco, dans un rapport, ne se demande plus si (la catastrophe) arrivera, mais quand elle arrivera. » 
Et Benoît Dubos de conclure : « Mais l’alerte réside avant tout dans la nécessité de loger, dans un territoire toujours plus réduit, une population mondiale toujours plus nombreuse. Ainsi, architectes et ingénieurs de tous horizons planchent sur l’élaboration de véritables villes flottantes. L’Urban Water Plan de la Nouvelle-Orléans, quant à lui, consistera en la restructuration de la ville de ma­nière à s’adapter au mieux aux crues des eaux. »
Une équipe du National Snow and Ice Data Center (Colorado) a étudié depuis plus de dix ans les avancées des glaces dans l'Océan Austral, dites Barrière de Larsen. Il apparaît qu'entre 2001 et 2006, les glaciers qui alimentent les barrières Larsen A et B avaient perdu 12 gigatonnes de glace par an, soit 30% de la perte de glace de l'ensemble de la péninsule Antarctique. Le Nouvel Ob­servateur prend l'exemple du glacier de Pine Island, « dont la fonte contribue plus que tout autre dans l'Antarctique à l'élévation du niveau des mers, absorbe près de 80 kilomètres cube de glace par an de la calotte glaciaire de l'Antarctique de l'ouest, et continue à se détériorer ». Les vents, renforcés par le réchauffement climatique, sont les maîtres d’œuvre de cette lente fonte du glacier. Non pas seulement en surface: les chercheurs ont découvert un canal sous le Pine Island, véritable couloir pour le transit des vents chauds, ce « qui permet à l'eau chaude de l'océan de faire fondre la glace par dessous. »
Fruit du travail collectif de 70 experts provenant de 18 pays, le Randolph Glacier Inventory^vi place à la disposition de tout chercheur la cartographie complète des 730.000 kilomètres carrés couverts par les 200.000 glaciers du monde.

Des carottes de la calotte arctique en 2005 et 2010^vii regorgent de microparticules de plastique : rayonne (54%), polyester (21%), nylon (16%), polypropylène (3%), polystyrène, de l’acrylique et du polyéthylène (2% chacun).
« En 2012, selon Plastics Europe, la production de plastique aurait atteint 288 millions de tonnes, » explique Caroline Moréteau  pour Gentside. « Jusqu’ici, Rachel Obbard, auteur principale de l’étude et spécialiste des matériaux, explique avoir utilisé un filtre permettant de retenir des particules mesurant au minimum 0,22 microns, soit 0,22 millionième de mètres. En comparaison, les filets utilisés par les chercheurs pour étudier le vortex de déchets du Pacifique Nord ne permettent d’attraper que les particules plus grosses que 333 microns. » Les dix prochaines années, fonte des glaces oblige, plus de mille milliards de ces minuscules morceaux de plastique seraient portés par les océans.
La chaîne alimentaire dessine un nouvel horizon : du plastique ingéré par les poissons finit dans nos estomacs, c'est ce qu'a pu démontré, entre 2010 et 2011, l’expédition MED (Méditerranée En Danger) C'est toute la chaîne alimentaire qui s'en trouve bouleversée,  et ce pour toutes les espèces vivantes, animales ou végétales en quelque point de la planète que ce soit !

L'HUMANITÉ TENTE D'EN PRENDRE SON PARTI ET D'EN TI­RER PROFIT
Le point de non retour maintenant atteint du dégel des icebergs permet de nouvelles voies commer­ciales. Comme ce navire du géant chinois Cosco qui, parti jeudi 8 août 2013 de Dalian, atteint l'Eu­rope en longeant les côtes septentrionales de la Sibérie. Si cette route du Nord-Est traversant l'océan Arctique, permet d'éviter le Canal de Suez et donc de gagner beaucoup de temps, elle n'est prati­cable que l'été. La Chine, premier exportateur mondial, désire ardemment réduire de plusieurs milliers de kilomètres ses trajets vers l'Europe, son premier partenaire commercial. Cette nouvelle route a plusieurs avantages pour Pékin, dont 90% des échanges commerciaux passent par la mer : une vitesse plus grande de ses transports et un développement accru de ses ports dans le nord-est du pays. Alors qu'au Nord-Ouest, côté canadien.la route est plus mauvaise, très mal équipée en infra­structures, un partenariat avec la Russie lui permet une navigation facilitée : celle-ci lui loue ses brise-glaces, renforçant les échanges internationaux entre les deux géants.
Pour l'instant les voies historiques que sont le canal de Panama (15 000 transits par an) ou de Suez (19 000) n'ont pas encore à en frémir. Pourtant l'avenir semble sourire aux pionniers : de 1,26 mil­lion de tonnes l'an dernier, le trafic passera à 50 millions de tonnes en 2020, selon la Fédération des armateurs norvégiens.
La Chine, qui est aussi le premier consommateur d'énergie du monde, lorgne par ailleurs sur les vastes réserves d'hydrocarbures que recèlerait l'Arctique.[/b]

ⁱ  http://www.maxisciences.com/terre/comment-notre-terre-a-t-elle-evolue-ces-30-dernieres-annees-google-devoile-un-apercu-grace-a-landsat_art29482.html Morgane Henry, le 12 mai 2013
ⁱⁱ ttp://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/2014GL060140/abstract
ⁱⁱⁱ http://tempsreel.nouvelobs.com/sciences/20140512.OBS6867/antarctique-on-sait-maintenant-que-la-fonte-des-glaces-est-bien-irreversible.html
^iv http://phys.org/news/2014-05-west-antarctic-ice-sheet-collapse.html
^v  http://www.planet.fr/environnement-rechauffement-climatique-un-cinquieme-des-sites-du-patrimoine-mondial-pourraient-etre-submerges.566320.1474.html 07 Mars 2014
^vi http://www.glims.org/RGI/randolph.html
^vii   http://www.maxisciences.com/plastique/pollution-des-milliards-de-microplastiques-seraient-pieges-dans-la-glace-en-arctique_art32703.html  Caroline Moréteau, 28 mai 2014