Chronique des Mondes Emergents

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Ce siècle est à la barre et je suis son témoin. Victor Hugo [L'Année terrible (1872)]

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      La solidarité c'est mal, d'ailleurs c'est un délit!

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      Admin
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      Messages : 123
      Date d'inscription : 12/05/2014

      La solidarité c'est mal, d'ailleurs c'est un délit! Empty La solidarité c'est mal, d'ailleurs c'est un délit!

      Message par Admin Lun 16 Juin - 19:49

      #précarité #humanitaire #social #pauvreté #travail #chômage #2014 #USA #France #Belgique #sanspapier #sanslogis #église #saintétienne #immigré #austérité #OIT #organisationinternationaletravail
      Le racket des banques n'est pas une excuse pour faire le bien autour de soi. Même si le rapport de 357 pages sur la protection sociale dans le monde publié ce 3 juin par l’Organisation internationale du Travail (OIT) mentionne que les mesures d'austérité « imposées » par les vilaines banques et prises à la lettre, sinon à la virgule, par la quasi totalité des gouvernements européens ont eu les effets inverses à ceux proclamés.

      La solidarité c'est mal, d'ailleurs c'est un délit! Dalit_10
      (Crédit photo: Maxppp)

      Pas de reprise de croissance
      Donc pas de création d'emplois nouveaux (le chômage a explosé : la Commission européenne parle de 26 millions de chômeurs en UE, dont la moitié depuis plus d'un an. 5,3 millions étant des jeunes. La répression anti « fraude aux allocations de chômage » n'a elle jamais autant fait bombance)
      Pouvoir d'achat en chute libre (en 3 ans à peine, 24% de la population européenne, soit 123 millions de personnes, ont été jetés dans la pauvreté et l'exclusion socioéconomique. Et surtout, depuis 2009, près de 800 000 enfants supplémentaires vivent dans la pauvreté. Selon l'OIT, si tout continue à aller aussi bien, 25 000 000 de citoyens découvriront à leur tour d'ici à 2025 l'ivresse des plaisirs austères.)
      Les fameux acquis sociaux sabrés, dépouillés, enterrés. En Grèce, les salaires ont chuté de 35 % depuis 2008, tandis que le chômage a augmenté de 28 %. 

      Le miracle économique est bien là !
      Glouton, il se repaît goulu de l'asservissement et la résignation des populations.

      C'est que la solidarité c'est mal. Surtout en temps de crise. Les pauvres, il y a des centres pour ça, comme auparavant il y avait des maisons pour l'amour. Les villes américaines, comme toutes les villes du monde, gèrent des programmes d'entraide, hors desquels il ne faut pas s'aventurer ainsi que vient de l'apprendre à ses dépends un couple de Daytona Beach1 coupable de partager sa nourriture avec des  sdfs.

      Des 33 villes américaines qui condamnent le partage de nourriture ou de vêtements, beaucoup comptent sur Robert Marbut pour trouver une solution aux trois piliers qui complotent pour créer un sans logis, à savoir  le manque d’emploi, la santé mentale et les addictions chroniques. En résumé, la version, ou l'aversion, officielle est la suivante : « Donnez leur à manger ou des vêtements chauds, ils reviendront mais ne trouveront pas un travail pour autant. »
      La réflexion poussée des autorités de la ville est simple : les sans logis, si vous ne les nourrissez pas, ils partent. Un peu comme quand vous évitez de jeter des morceaux de pain aux pigeons dans les parcs.  « On peut voir des personnes sans domicile dans les centres villes américains », rapporte l’un des dirigeants de la NCH, Michael Stoops, cité par la NBC. « Et les autorités des villes estiment qu’en privant ces populations de nourriture, elles s’en iront. » Et puis, argumente la ville, « les mendiants abîment les parcs et les lieux publics où ils sont alimentés, et ils inquiètent les visiteurs. » En bref, non seulement ils ont choisi d'être pauvres mais en plus ils sont laids ! Pas vraiment ce qu'il faut pour nos touristes donc !

      En Grande-Bretagne, on l'a parfaitement compris aussi. Au pied de certains immeubles fleurissent des pointes de métal pour accueillir les sans logis qui auraient choisi d'y passer agréablement la nuit.

      En France, quoique soutenue par Mgr Dominique Lebrun, diocèse de Saint-Étienne, l'association Anticyclone, créée il y a 13 ans et membre du collectif « Pour que personne ne dorme à la rue » a été condamnée pour acte de solidarité envers des sans papier2. Les sans papier étant souvent des sans logis ceci explique sans doute cela aux yeux des autorités. Son président, le Père Gérard Riffard, excelle pour améliorer les chances d'intégration des immigrés. Et s'acharne depuis des années ! C'est ce que multirécidiviste notoire accueille, à l'église Sainte-Claire quartier Montreynaud, et ce depuis 2007, des mineurs isolés, puis des familles avec leurs bambins. Plusieurs travailleurs sociaux se sont fait complices de tels actes illégaux !  Le délit de solidarité (2005-décembre 2012) était alors en pleine force de l'âge. La répression menait bon train ! Non vraiment, trop c'est trop !
      Le procureur de la République décide donc de trancher. Il fait convoquer en septembre 2013 les membres du conseil d'administration au commissariat de police. Le 1er avril 2014, la convocation au Tribunal de police a été remise au Père Riffard.
      Les ecclésiastiques se serrent les coudes, et, dans son communiqué de presse, Mgr Dominique Lebrun s'interroge : « Que doit faire un prêtre, un chrétien : laisser des personnes à l'insécurité de la rue ou bien leur ouvrir sa modeste porte ? (...) Notre société dit qu'elle ne peut pas prendre en charge toute la misère du monde. Doit-elle, pour autant, interdire de faire du bien ?'Tu aimeras ton prochain comme toi-même... et moi, je vous le dis, aimez vos ennemis": ce sont deux paroles de JÉSUS qui constituent la loi suprême que nous proposons à la société, et que nous voulons essayer de vivre »
      Mais, il est vrai, Jésus chassait les marchands du Temple... les autorités françaises, elles, ce sont les pauvres qu'elle chassent et pourchassent sans répit.

      En Belgique comme sans doute partout ailleurs, les états gèrent de nombreux projets d'entraide. Et s'en éloigner confine au risque le plus grave, nous venons de le voir. La question se pose dès lors de savoir si ces projets sont connus par les populations auxquels ils s'adressent. Question subséquente : si non, pourquoi ?
      Il y a sans doute un manque d'informations, dans le public ciblé, mais qu'en est-il chez les travailleurs sociaux, véritable centre de coordination entre les « bénéficiaires » et ces aides. La complexité des procédures, et même des textes de lois et de leurs cadres d'application, l'image sociale rabâchée à longueur de programmes télévisés ou de discussions de café, constituent également un frein important à l'accès aux aides.  
      Les chômeurs, comme les personnes jetées dans la précarité sont, socialement, et presque systématiquement, perçues comme des « assistés », sinon des « profiteurs » et des « fainéants ». De là il est aisé de comprendre qu'ils n'osent pas réclamer, insister et revendiquer leurs droits. «  Si l’on en parle peu dans les médias – en tout cas moins que la fraude sociale – le phénomène est loin d’être rare3. En 2010 par exemple, sur les 800.000 personnes qui auraient légalement droit au statut OMNIO (intervention majorée de l’INAMI), seules 316.700 en ont bénéficié… Le phénomène se manifeste également du côté des jeunes qui ne recourent pas au chômage ou des personnes qui ne demandent pas des réductions sur leur facture d’électricité. »
      « Lorsqu’on ne veut pas accorder le bénéfice d’un droit, il est excessivement facile de le refuser ou de ne pas acter la demande (ce qui empêche tout recours à la justice) », souligne ainsi la Ligue des Droits de l'Homme dans un dossier consacré à l’accès aux droits économiques, sociaux et culturels, thème de l’année 2014. Et la Ligue de montrer du doigt le cas du CPAS de Bruxelles-Ville «  qui avait fait circuler une note de service invitant les agents à ne pas acter certaines demandes »




      1 http://news360x.fr/etats-unis-33-villes-interdisent-nourrir-les-personnes-abri-titre-personnel/
      2 http://m.la-croix.com/Religion/Actualite/L-eveque-de-Saint-Etienne-soutient-un-pretre-qui-heberge-des-demandeurs-d-asile-2014-05-29-1158100
      3 http://pro.guidesocial.be/actualites/ils-ont-droit-a-des-aides-sociales-mais-n-en-beneficent-pas.html


        La date/heure actuelle est Jeu 9 Mai - 19:07